Détenteur d’un diplôme de licence en communication des organisations avec mention distinction, à l’Université de Kinshasa, Joël Lamika est actuellement chercheur et étudiant de troisième cycle dans la même université où il effectue un DEA en communication des risques et engagement des communautés touchées par une épidémie. Entrepreneur, communicateur et activiste, il est très engagé dans les causes communautaires.
Après l’obtention de son diplôme en communication, il va travailler pour Agressif communication, une agence de conseil en communication installée en RDC. Ensuite, il se lance dans un projet professionnel avec un documentaire du Pasteur Athom’s Mbuma. Ce Projet lui permet de tisser des relations avec plusieurs acteurs du milieu chrétien. Ces relations le propulsent à côté du célèbre chanteur gospel Franck Mulaja comme son manager. Il s’engage dans l’agence Divo aux côtés de monsieur Deo Kasongo, où il va occuper le poste de responsable marketing et évènementiel en charge de l’image et de la vente de la salle Showbuzz mais également du groupe Divo.
En 2017, débute son aventure entrepreneuriale avec la création de « Dream communication ». Une agence de conseil en communication où il accompagne des artistes et des entreprises. Son rôle étant de leur montrer comment mener à bien leur communication. Joël Lamika preste également au secrétariat technique de la riposte contre la Covid-19, en qualité du vice-président en charge de la communication numérique et gestion de call center.
De Dream communication aux consommateurs lésés
Entrepreneur, scientifique, mais surtout activiste engagé pour l’amélioration de la vie de la société congolaise, Lamika a lancé en mars 2020 l’Association Nationale des consommateurs lésés. Cette dernière est une organisation non gouvernementale à caractère juridique et un mouvement citoyen dans la faisabilité. Cette association est une nouvelle version du mouvement citoyen dont il est parmi les initiateurs en 2017 aux cotés de Lexus Legal, Steve Mbuyi et tant d’autres.
Si en 2017, les citoyens lésés ont revendiqué la suspension des passeports semi-biométriques, « L’association des consommateurs lésés » a pour objectif de promouvoir et défendre les droits des consommateurs congolais face aux multiples agressions sociales auxquelles ils sont exposés.
Étant lui-même consommateur, Joël Lamika est frappé par les coupures intempestives d’électricité, les pénuries d’eau, la mauvaise qualité des services de communication, etc. Bref, il est confronté à toutes les « agressions sociales » qui gangrènent la société congolaise par manque d’un cadre juridique pouvant la protéger. Une frustration de vivre dans une société qui ne respecte pas les consommateurs. C’est ce qui l’a motivé à créer cette association qui œuvre pour la promotion des droits des consommateurs. L’association milite auprès des parlementaires à travers des plaidoyers. Le souci étant que l’assemblée nationale arrive à voter des lois qui iront dans le sens de protéger les consommateurs congolais.
À travers toutes ses actions, « l’Association des consommateurs lésés » lutte pour le respect des droits de l’homme. « Un consommateur qui se sent lésé par la qualité d’un produit ou du service d’une entreprise doit être à mesure de trouver réparation », dit-il. « Imaginez-vous aujourd’hui, nos papas et nos mamans font la queue devant les banques pour aller percevoir leur propre salaire. Les banques ne se préoccupent même pas de mettre ne serait-ce que les chaises ou les bancs à leur disposition. Ils vont aller dans les banques passer toute une journée entière, sans même être servi. C’est à cause de ces genres de choses que nous nous battons », a-t-il argumenté.
Le mouvement national des consommateurs lésés commence toutes ses dénonciations via les médias. Après avoir constaté un cas de violation des droits des consommateurs, l’organisation écrit tout d’abord à l’entreprise concernée pour demander réparation ou amélioration de ses services ou produits. Si l’entreprise ne prend pas en compte les réclamations ou les préoccupations des consommateurs, c’est en ce moment-là que vient l’étape suivante qui consiste à mener une campagne de dénonciation à travers les médias. Ensuite, viendra, en cas de refus d’amélioration, l’étape de pression de rue pour demander une amélioration des produits et services d’une quelconque entreprise. Au cas où cette pression n’amène pas à un changement, l’association mobilise l’arsenal juridique en sa disposition pour faire valoir ses droits.
Les soirées de solidarités nationales pour Goma
Suite à la catastrophe naturelle qui a secoué la ville de Goma, Joël Lamika a initié avec Eunice Nsembe, Justice Kalonji et Steve Mbuyi des soirées de solidarité nationale pour Goma. Ces soirées, poursuit-il, avaient comme objectif de passer un message fort aux habitants de Goma au moment où les autorités essayaient de mobiliser les fonds nécessaires pour agir efficacement en faveur des sinistrés.
Ces nuits ont connu la participation de la première dame de la république démocratique du Congo, du ministre de la communication et des médias, des hommes d’églises.
Les résultats de ces activités sont visibles et satisfaisants. Avoir réussi à déplacer les autorités du pays a permis de donner une attention particulière à ces soirées. Denise Nyakeru Tshisekedi, première dame de la République démocratique du Congo et tant d’autres autorités ont également rehaussé de leur présence cette cérémonie des nuits de solidarité. Leur présence a eu un impact sur la récolte des fonds destinés à assister les sinistrés de Goma.
Entrepreneur, communicateur et activiste, Joël Lamika rêve d’un Congo où existent réellement un véritable État de droit et une justice indépendante. Deux ingrédients qu’il estime essentiels pour une paix durable et un développement intégral de la RDC, pays de Lumumba et de Denis Mukwege.
Son Congo Idéal
Le Congo idéal, pour lui, c’est un Congo sans guerre. Un Congo où toutes les provinces sont interconnectées. « C’est le Congo où je peux quitter Bukavu à bord d’un métro et j’arrive à Kinshasa. Avec le même moyen, quitter Kinshasa et arriver à Kasumbalesa », souligne Joel Lamika.
Par ailleurs, cet activiste éprouve beaucoup d’estime pour le prix Nobel congolais, le docteur Denis Mukwege qu’il a rencontré pendant son séjour à Goma, dans le cadre de la poursuite des activités liées aux nuits de solidarité pour Goma. Son admiration envers l’homme qui répare les femmes vient du combat sans relâche que ce dernier livre pour la paix dans l’Est du pays. De toutes ses casquettes, Joël Lamika, se sent plus à l’aise dans celle d’activiste car dit-il : « mon engagement citoyen n’a pas de prix et il passe avant tout ».
Henock KUMBALI