La RDC nous fait découvrir à chaque fois les opportunités que nous avons sous nos yeux, mais que parfois nous choisissons de ne pas les voir. Certaines femmes peuvent se consacrer à un emploi et en même temps, intégrer les réalités sur terrain pour offrir des produits nécessaires dans le quotidien de chaque congolais.
C’est le cas de Allegra Fosh Ngalula, qui, depuis 5 ans a lancé son entreprise au nom de Dall’s Business. C’est une société agro-industrielle spécialisée dans la fabrique du pain, des viennoiseries et autres produits dérivés.
Congolaise, née à Lubumbashi, ayant un parcours académique orienté vers la bio[1]chimie dès le secondaire, Allegra Fosh décide à la suite de poursuivre ses études en Economie, à l’Université Protestante au Congo qui lui octroie un diplôme de licence en Micro finance en 2013. En 2019, elle obtient un EMBA à frankfurt school of finance and management.
Ambition, détermination et intégrité, voilà comment Allegra se définit en quelques mots. L’idée de lancer une entreprise de panification résulte du souci d’être une entreprise congolaise qui pourrait rentrer dans le quotidien des autres congolais, car non seulement c’est une activité rentable, mais aussi parce que la panification est longtemps restée sous le monopole des étrangers.
Lors de la première année de sa création, en termes d’objectifs, Dall’s business comptait atteindre un chiffre d’affaires de 120.000 USD et 4 points de vente, 200 clients fidèles par jour et 10 emplois créés. Malheureusement, les difficultés rencontrées ont fait que les objectifs de la première année n’aient été atteints qu’en partie.
Dall’s Business se concentre à offrir une meilleure qualité de produits et de meilleurs prix. Au-delà d’être une entreprise commerciale, qui projette une expansion d’un grand groupe alimentaire dans les cinq prochaines années, Dall’s Business opère dans la sphère sociale à travers son projet d’autonomisation des femmes en leur accordant un crédit de démarrage de la vente des pains.
Pour réussir dans les affaires, Allegra Fosh CEO de Dall’s étale les trois qualités qui, selon elle, ont été importantes à la réussite de son entreprise, à savoir : L’ambition : elle nous permet de nous projeter dans un meilleur futur, dans une vision du monde changé pour le bien.
La détermination : il faut l’avoir pour s’engager à matérialiser sa vision et la réaliser. La persévérance : la vie n’est pas rose, rien ne nous est offert et de fois on peut trébucher. Le plus important c’est de se relever, apprendre et continuer le mouvement dans le sens de l’avancement.
Durant son parcours d’entrepreneure, Allegra Fosh a été inspiré par deux Femmes qu’elle qualifie de force et modèle dans sa réussite :
« Primo, ma mère : Elle m’a toujours fait savoir qu’il était important pour les femmes d’aller à l’école et de prendre leur emploi au sérieux, parce qu’elles ont un rôle socioéconomique important à jouer.
Secundo, Sheryl Sandberg : COO de Facebook, elle a écrit learn in. Son livre vise à emmener les femmes à la table de décision, en disant clairement que les tâches ménagères doivent être équitablement réparties entre l’homme et la femme, pour permettre à chacun d’être compétitif dans son travail. Aucune femme ne saurait tout concilier totalement : être la meilleure employée avec des performances significatives, et être la meilleure des femmes à la maison comme les femmes dont le seul emploi est le ménage. Il faut un équilibre », a fait savoir Allegra.
Dall’s Business figure parmi les PME ayant remporté la première édition du concours du Plan d’Affaires organisé par la Banque mondiale à Kinshasa. « La fierté de gagner, mais surtout le challenge de réaliser correctement mon plan d’affaires et scale up. L’idée déjà d’avoir une boulangerie n’est pas très commune à ma génération, mais aussi tous les développements que j’y ai décrits ainsi que le plan financier ont obtenus l’attention des bailleurs », souligne l’entrepreneure.
Allegra Fosh donne ici l’exemple d’une femme qui au-delà de ses multiples casquettes, sait mobiliser ses efforts pour se lancer dans l’entrepreneuriat en apportant des solutions dans la société.
Dans la société africaine, une femme de la trempe d’Allegra avec autant de potentiels fait peur aux hommes. D’après elle : « Il y a des hommes qui ne rêvent que d’épouser des femmes distinguées, croyez-moi. La bible dit : ‘’deux valent mieux qu’un, de sorte que lorsque l’un tombe, l’autre pourrait le relever.’’ Avoir une équipe forte, c’est aussi avoir une femme qui pourrait payer les factures et éduquer les enfants en même temps. Certains hommes effectivement ne sauraient faire face à une femme ayant ce potentiel, si leur seule manière de se sentir homme est d’avoir une femme totalement en dessous d’eux par peur de se sentir émasculés. Mais, c’est dommage. Ceux qui fuient agissent bien, parce que c’est la preuve qu’ils ne nous méritent pas. La vie n’est pas toujours rose, plus est préféré à moins, et on ne sait jamais quand un mari meurt ou perd son emploi. Nous n’allons pas vivre dans la précarité, si nous avions quatre mains à la tâche », a conclu Allegra Fosh Ngalula.
Gracia Fatouma