Fils maison de l’ancien Office de Promotion des Petites et Moyennes Entreprises Congolaises, OPEC en sigle, Ezéchiel Biduaya a une vingtaine d’année d’expérience dans l’écosystème entrepreneurial congolais. Il est coach, formateur, consultant en entreprise et Directeur Général de l’Agence National de Développement de l’Entrepreneuriat Congolais, ANADEC en sigle.
Créée en octobre 2021, Agence Nationale de Développement de l’Entrepreneuriat Congolais, ANADEC en sigle est la nouvelle figure de l’Office de Promotion des Petites et Moyennes entreprises congolaises (OPEC). Par la transformation de l’OPEC en ANADEC, le Gouvernement congolais entend apporter un soutien intensif aux PMEs et à l’Artisanat grâce aux piliers définis dans le Programme National de Développement de l’Entrepreneuriat au Congo.
En effet, dans la démarche de promouvoir l’entrepreneuriat, le ministère de l’entrepreneuriat, Petites et Moyennes Entreprises a mis en place le Programme National pour le Développement de l’Entreprenariat au Congo, PRONADEC, une politique nationale visant le développement de l’entrepreneuriat axé sur un acronyme de 3C : la capacitation, l’accès au crédit et le contrat. Pour sa mise en musique, plusieurs mécanismes et structures d’accompagnement ont été mis en place. L’opérationnalisation de l’ANADEC s’articule dans le cadre de la mise en œuvre du PRONADEC avec une plus-value, le renforcement des ressources propres à l’agence, l’adaptation des missions au contexte actuel pour développer un nouvel écosystème entrepreneurial.
Selon Ézéchiel Biduaya, Directeur Général de l’ANADEC, le changement de l’OPEC en ANADEC est venu dans le souci d’élargir le champ d’action de l’OPEC qui à l’époque de sa création avait pour objectif d’aider les acquéreurs Zaïrois dans la gestion des entreprises. L’office était donc limité aux PMES uniquement. L’Agence pour le Développement de l’Entrepreneuriat congolais a un champ d’action beaucoup plus large et prend en compte tous les éléments du contexte actuel de l’écosystème entrepreneurial congolais. Ézéchiel Biduaya souligne que la transformation de l’OPEC en ANADEC est aussi une manière d’aligner l’entrepreneuriat congolais à la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi.
À ses dires, le Patron de l’ANADEC pense que la République Démocratique du Congo ayant une population majoritairement jeune, ne peut pas continuer à amasser les demandeurs d’emploi. Il faut une fois diplômé, que les jeunes congolais pensent à créer des emplois et non à en demander comme c’est en vogue dans les chefs des jeunes congolais.
Selon les études issues du récent recensement général des entreprises de l’Institut national de la statistique, la situation de la création d’emprise en RDC reste alarmante. Pour une population estimée à cent million d’habitants, la République Démocratique du Congo compte cinq cent quatre-vingt mille entreprises dont 95% sont dans l’informel.
À la lumière de ces statistiques, poursuit le Directeur Général, le gouvernement congolais manifeste la volonté de faire de l’entrepreneuriat une voie d’insertion professionnelle par excellence pour lutter efficacement contre le désert entrepreneurial dont notre pays souffre.
L’ANADEC étant une branche du PRONADEC, elle est une des réponses face aux difficultés que la promotion de l’entrepreneuriat rencontre notamment le manque d’un accompagnement suffisant et personnalisé au niveau institutionnel et opérationnel ; l’éveil de l’esprit entrepreneurial et le manque de capacitation en la matière trouvent par cette agence une voie palliative afin de faire de l’entrepreneuriat un vecteur de transformation de l’économie de la République Démocratique du Congo.
Ayant principalement deux missions, l’ANADEC est chargée d’informer et de former, tout en aidant dans le processus de création d’entreprises. Elle assure un accompagnement des porteurs d’idées de projets en incubation, et encourage les PMES émergeantes dans le circuit informel à se formaliser.
Mise en œuvre depuis huit mois, l’Agence National de Développement de l’Entrepreneuriat Congolais veut accompagner la création de 1.5 million d’entreprises et 5 millions d’emplois directs et 15 millions d’emplois indirects.
Pour matérialiser cette vision, Ézéchiel Biduaya renseigne que plusieurs stratégies sont mises en place et commencent déjà à donner les prémices de cette grande récolte. Pour favoriser la formalisation des PMEs, le Directeur Général de l’ANADEC explique qu’il a un texte de lois sur l’entrepreneuriat des startups et PMEs qui verra bientôt le jour et qui permettra aux startups de bénéficier des exonérations et immunités afin d’alléger le contexte fiscal de la création d’entreprise.
Au sujet de la promotion de l’entreprise, l’Agence National de Développement de l’Entrepreneuriat se veut être à la base de la réforme du système éducatif congolais afin de le rendre beaucoup plus enclin à la création d’emploi. Dans cette logique, les bases sont posées pour rendre obligatoire les cours d’entrepreneuriat dans l’ensemble du programme des cours du système éducatif congolais.
En outre, Ézéchiel Biduaya renseigne qu’un projet d’implantation des incubateurs dans l’ensemble de la République Démocratique du Congo. Ce projet est dans sa phase pilote avec déjà deux incubateurs crées dans le secteur du cuir et de l’agroalimentaire. Une cinquantaine des jeunes entrepreneurs congolais sont en train d’être accompagnés à travers cette phase pilote du projet. À en croire le Patron de l’Agence National de Développement de l’Entrepreneuriat Congolais, ce projet donne déjà des résultats encourageants. `
Par ailleurs, Ézéchiel Biduaya appelle tous les congolais, particulièrement la jeunesse congolaise, à retrousser les manches et à se lancer dans l’entrepreneuriat. Avec les différentes ouvertures que le pays se donne en termes de zones de libres échanges et autres organisations, les congolais ont une opportunité de plus pour vendre dans un marché beaucoup plus grand et devenir des entrepreneurs à succès comme le veut le Chef de l’État dans sa promesse de créer des millionnaires congolais.
Henock KUMBALI