Anastasie Lawinner : Portrait d’une artiste photographe autodidacte

Icietailleursmag_usa
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Artiste photographe professionnelle autodidacte, entrepreneure et gagnante de la troisième édition de « Art Tembo » en 2018, Anastasie Langu Lawinner est également connue comme présidente d’Anas vision, une structure multimédia qui organise des événements en faisant la promotion de la photographie en République démocratique du Congo. Son combat étant l’égalité des chances entre l’homme et la femme, cette structure l’aide à concrétiser cette vision pour aider ainsi la jeune fille à devenir autonome. Elle est aussi juriste de formation.

Elle tombe amoureuse de la photographie lors d’une visite chez son ami qui avait un appareil photo mais qu’il n’utilisait pas. Intriguée par l’appareil, elle va décider d’apprendre son utilisation. Recommandée par son ami à son cousin photographe professionnel et étudiant de l’académie des beaux-arts, elle va se voir décourager chez ce dernier avec comme principal argument, son genre.

C’est ce découragement qui va devenir une source puissante de motivation. Elle va s’en remettre aux tutoriels qu’elle retrouve sur internet afin de se forger une expertise dans l’utilisation de l’appareil. Investie et décidée de faire la photographie, elle va tomber sur une université qui propose des cours en ligne dans le domaine. Elle s’inscrit et obtient en 2016 un diplôme au terme de sa formation dans ladite université.

En 2017, elle va participer à plusieurs ateliers de formation qui vont lui permettre d’apporter une dimension artistique à ses photographies. Ces formations, marqueront une nouvelle direction dans sa carrière. Après beaucoup de temps de travail, elle va avoir sa première exposition en 2018 à Dakar. Ensuite, elle sera portée au sommet de la troisième édition d’Art Tembo ce qui lui permettra d’enchainer les expositions à Kinshasa, Brazzaville, et dans plusieurs autres villes du monde.

Seule femme à concourir et gagnante de ce prix qui va lui apporter une visibilité beaucoup plus grande que celle d’avant. « Ce prix avait amené beaucoup de regard sur moi, tout le monde voulait me connaître, tout le monde voulait m’aborder. C’était une folie à l’époque », raconte Anastasie.

Dans ses photos, elle aborde des sujets qui fâchent dans la société : Les inégalités sociales, les violences, l’aliénation africaine, la spiritualité africaine, la mobilisation humaine, et toutes les injustices qu’elle voit dans le monde. Cette façon artistique d’aborder la photographie est un net équilibre entre son diplôme de droit et son amour pour la photographie.

Aujourd’hui, elle est à la tête de sa structure qui œuvre dans la promotion de la photographie dans le monde et en RDC particulièrement. Depuis 2017 sa structure organise des activités culturelles notamment des expositions, des conférences, des ateliers et des masterclass. Elle compte, à long terme, créer un grand centre de la photographie et multimédia. Sa dernière formation date de septembre 2020 avec plus de 40 participants au centre culturel Boboto. La prochaine conférence est prévue pour Août ou septembre de l’année en cours.

Par ailleurs, Anastasie milite pour l’égalité de chance et encourage les femmes à se battre pour se faire une place dans ce monde patriarcal. Elle aspire à un monde où tout le monde peut trouver sa place.

Henock Kumbali

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