Aurela Lukebana : le travail n’a pas de genre

Icietailleursmag_usa
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Aurela Lukebana, étudiante à l’académie des Beaux-Arts, est un artiste peintre et maquilleuse. Elle s’est fait connaitre dans les médias sociaux par la diffusion de ses photos dans son uniforme de travail. Artiste peintre, artiste maquilleuse et dessinatrice depuis l’âge de 5 ans. Avec, dans son actif, une expérience de 5ans dans la peinture professionnelle, elle est aujourd’hui à la tête de « peinture et beauté », une entreprise spécialisée dans la peinture et le maquillage.

« J’ai commencé la peinture depuis 5 ans, c’est quelque chose que je ressentais à l’intérieur de moi depuis longtemps sans savoir autant ce que c’était réellement. Moi je me focalisais seulement sur le dessin. Mon père m’a fait découvrir l’académie des beaux-arts lors d’une sortie et j’ai appris que y a une faculté spécialisée en peinture et j’ai sauté sur l’occasion pour faire des études supérieure en peinture.» « Je béni Dieu de la grâce qu’il m’a accordé, d’avoir des parents qui me soutiennent dans la vision de faire de l’art ma profession. Je trouve souvent des amis avec qui nous partageons la même passion mais qui sont confrontés aux refus de leurs parents, car beaucoup de gens pensent que l’artistique ne paie pas. Mon souvenir le plus ardent reste donc l’accompagnement que j’ai reçu de mes parents pour être celle que je suis devenue aujourd’hui. »

Surmonter les stéréotypes liés au genre est un combat de chaque jour dans l’exercice de son métier. Pour elle, la seule réponse qu’une femme peut donner à ces stéréotypes c’est un travail bien fait. « Je retrouve dans ma carrière plusieurs personnes qui me disent que ce travail n’est pas pour une femme. Je n’ai qu’une seule réponse : la compétence dont je fais preuve dans l’exécution de mon travail. Nous sommes dans une société où les stéréotypes sur le genre sont dans l’ADN de nos cultures et nous ne pouvons pas y mettre fin dans un coup de tête. Les femmes doivent démontrer ce dont elles sont capables de faire au-delà de leur apparence physique. »

Elle a eu à vivre des bons et des mauvais moments, souvent elle travaille dans des chantiers où les gens ne croient pas en elle et la sous-estiment parce qu’elle est une fille. Mais elle ne se laissait pas abattre par ce que les gens disent, elle répondait toujours c’est le travail.

La dernière fois qu’il y avait coupe d’Afrique des nations, elle se dit que c’était l’opportunité pour elle de se faire de l’argent. Alors elle s’est bien habillée et avec sa palette, elle est allée à l’université catholique du Congo. Elle sillonnait les allés pour peindre les visages des étudiants et professeurs avec le drapeau de la RDC moyennant un petit rien et elle s’est fait beaucoup d’argent ce jour-là.

Sa première œuvre était de peindre la maison de ses parents malgré la résistance de ces derniers, elle l’a fait quand même et tout est parti de là. Pour Aurela, la seule profession qu’elle devrait faire c’est la peinture ; car elle ne s’est pas vu, faire autre chose que la peinture, qui est un domaine vaste qui ouvre une multitude d’opportunités. Car selon elle, le fait de refuser la peinture est le fait d’ignorer sa destinée.

Si elle n’est pas au chantier ou à l’université, elle s’occupe des travaux ménagers. Elle est de surcroit une femme chrétienne, donc son temps libre c’est aussi pour prier, lire la bible et même évangéliser.

Par ailleurs, Aurela compte structurer son entreprise et proposer une multitude de services comme le carrelage, la peinture automobile, etc. Outre cela, elle compte lancer une campagne virtuelle qui parlera de la femme afin d’amener l’éveil de la mentalité. Son souci est de former les femmes qui vendent dans les rues, les femmes vivant avec handicap pour leur faire comprendre que le vrai handicap se trouve dans la tête.

Henock Kumbali

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