Avocate-Entrepreneure sociale, Gisèle Mudiay Tshindjibu est née à Kinshasa, quatrième d’une fratrie de cinq enfants. Agée de 57 ans, elle est mère d’une fille de 20 ans. Elle nous retrace son parcours professionnel on ne peut plus atypique. Elle a un MBA en droit des Affaires et finances-Banque de l’université de Liège obtenu en 2015.
Après l’obtention de son diplôme en droit de l’Université de Lubumbashi (Katanga) en 1991, elle quitte la RDC, pour des raisons politiques et choisit d’immigrer en Afrique du Sud.
Alors étudiante, Elle travaille pour ORION CORP, l’entreprise familiale qui assurait la sous-traitance dans les mines de la Gécamines employant près de 350 personnes. En Afrique du Sud, peinant à trouver une place chez les avocats, elle travaille comme vendeuse chez Stuttafords. En 1994, l’année historique en Afrique du Sud avec les premières élections démocratiques, elle est observateur international. Elle y rencontre un personnage exceptionnel qui va influer sur son destin : Professeur Lennox Hinds. C’est le début d’une carrière atypique en phase avec son background, sa passion pour le droit, ses aspirations et ses valeurs.
Il lui apprend les rouages du lobbying entre Johannesburg, New York et Washington DC. Elle participe à des négociations avec le black caucus et d’autres groupes influents.
En 1995, Stevens Hinds and White devient le cabinet représentant l’Afrique du sud en Amérique, et ouvre une antenne à Johannesburg. Elle y évoluera jusqu’en 2000.
En 1998, elle fait la rencontre avec Mzee Laurent Désiré Kabila à Pretoria lors d’une visite officielle. Avec le travail qu’elle fait, Il lui demande de représenter le gouvernement Congolais dans une procédure laborieuse en Afrique du Sud. Elle consulte pour des compagnies minières ayant des intérêts en RDC. En 2003, Les opportunités avec le BEE sont nombreuses. Elle décide de se lancer dans l’entreprenariat. Son entreprise a pour client la SADC, le NEPAD, la Présidence Sud-Africaine.
Retour au pays
En 2008, elle décide de retourner en RDC où elle travaille comme conseillère au Ministère de l’Energie jusqu’en 2012. Elle est la seule femme dans le Comité de pilotage d’Inga 3, lorsqu’il est mis sur pied. Avec le remaniement, Elle se replonge dans son métier d’avocat. En 2013, elle est nommée membre du conseil d’administration de la banque UBA. Alors qu’elle propose des personnalités dont elle admire le professionnalisme pour la présidence de conseil d’administration, c’est elle qui est nommée PCA pendant six ans. Elle sera la seule femme à ce poste, sur les 16 banques en RDC. En 2015, elle est nommée Conseillère à la Présidence. Elle reconnait que c’est plus parce qu’elle est la fille de sa mère : une politicienne dans l’âme. En 2019, elle décide de prendre une année sabbatique après huit ans intensifs. En 2020, elle reprend sa casquette d’avocat, et partage son temps entre le cabinet et le travail de l’association ENSEMBLE à 5 qu’elle dirige.
Déterminée, ambitieuse et motivée
Cette femme battante a appris très tôt, qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même pour avancer dans la vie. D’où, sa détermination et sa motivation. « Il n’y a pas de cadeau. Il faut se battre avec les bonnes armes pour réussir ». Elle est passionnée de ce qu’elle fait. Et, Lorsque, pour une raison ou une autre la passion n’y est plus, la discipline militaire de son père prend le dessus : « responsable, on fait ce qui doit être fait, le mieux possible et, personne ne veut savoir comment tu te sens’’, a-t-elle paraphrasé. Pour réussir, Madame Mudiay parle de trois facteurs : l’éthique, l’intégrité et l’authenticité. Le premier consiste en l’obsession du travail bien fait. Le second facteur repose sur le respect de sa personne qui, commande celui des autres. Et enfin, être authentique : toujours rester soi-même et croire en soi-même. Avec Plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans plusieurs pays du monde, Gisèle Mudiay pense qu’il est « impossible de ne pas vouloir partager, faire du mentorat pour les jeunes filles ; voyant au quotidien, le manque de repère dans une société où, l’inversion des valeurs, l’attrait pour la gratification immédiate sont la norme ».
Implication de la femme
Elle a fait l’effort d’associer le plus de femmes dans son ONG-Ensemble à 5-. Seuls objectifs : mentorat, solutions innovantes, autonomisation et inclusion financière. En milieu professionnel : La discrimination positive est nécessaire. « À compétences égales, donner plus de chances aux femmes sur base des compétences ». La parité est loin d’être appliquée au niveau décisionnel, tout secteur confondu. Le chemin reste parsemé d’embûches sournoises de la société qui, tendent à donner aux femmes ce fameux complexe de l’imposteur. 6 ans à travailler à coté de Monsieur Tony Elumelu : son leadership pour l’expansion de la banque UBA en Afrique est impressionnant. Mois de mars oblige Madame Foluke Abdul-Razaq et son école Bridge house college. Madame Jumoke Adenowo – Architecte – que j’ai découverte par ma fille qui, étudie l’architecture, avec son association Awesome treasures. Toutes deux, investies dans la chose en laquelle je crois énormément : l’éducation sous toutes ces formes.
Esperance Tshibuabua