Face à cette pandémie qui secoue la planète terre, Madame Mushiya, entrepreneure, parle d’une opportunité d’entreprendre. Tout en présentant son organisation, dénommée watch and act, elle défend le combat de l’autosuffisance que doit poursuivre l’Afrique entière, particulièrement le Congo.
Créé en mars 2020 par l’agence Resiliance RC (une agence de communication, d’évènementielle et de responsabilité sociétale des entreprises) lors de la venue du Corona Virus en RDC, Watch and act se veut une plateforme de solidarité active avec comme mission de trouver des réponses à cette crise sanitaire en RDC. « Une communauté qui se réunit, qui réfléchit et surtout qui agit. D’où watch and act », explique-t-elle. « Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin », martèle Madame Mushiya qui fait savoir que cette plateforme a mis à la disposition des entrepreneurs des informations, des idées inspirantes et surtout une méthodologie afin de les accompagner durant cette période de crise.
Un fait
Pour Mushiya, les besoins sont multidimensionnels et ne subissent pas les mêmes effets de la crise. Elle parle d’un besoin mental, celui de se concentrer sur soi-même et surtout de booster l’entrepreneuriat pour contourner les conséquences négatives engendrées par le Covid 19.
Étant donné que la RDC importe près de 68% de sa consommation, la crise alimentaire était donc prévisible avec la fermeture des frontières. Dès cet instant, indique-t-elle savoir, il était urgent de réfléchir sur une autosuffisance. La pandémie a juste été une alerte sur des urgences à considérer, notamment penser à des solutions au niveau local.
Pour ce faire, Watch and act a atteint plusieurs objectifs, notamment l’éveil de conscience qui a aidé les entrepreneurs congolais à comprendre que la solution à la crise du Covid 19 proviendrait de leur pays. Mushiya Kabeya fustige la politique de la main tendue longtemps prônée par les autorités congolaises. « Yes we can !, we can provide our home solutions », dit-t-elle.
Elle affirme qu’il existe au Congo des acteurs qui peuvent réfléchir et apporter des propositions et des innovations à cette crise. Seulement, déplore-t-elle, ces acteurs ne sont ni unis, ni fédérés. La création d’une plateforme d’expression et d’échanges s’est donc avérée importante. Parlant des faits réalisés, l’organisation a pu créer l’événement « Expo made in Congo » qui est une rencontre hebdomadaire au cours de laquelle des créateurs, des innovateurs, des entrepreneurs, des producteurs et des transformateurs se réunissent et exposent leurs produits.
Des expositions ont été faites physiquement et aussi de manière digitale. Un annuaire « Expo made in Congo » est créé à travers les différentes plateformes watch and act via les réseaux sociaux. « Nous avons diffusé de belles images de ces produits made in Congo », poursuit-t-elle, parlant du plaidoyer présenté au niveau des instances privées et publiques comme la FEC, les ministères et toutes ces institutions censées défendre le climat des affaires afin de faire éclore ces entrepreneurs en millionnaires.
Covid 19 ou opportunité d’affaires
La crise du corona virus est considérée comme une opportunité afin de créer le positif et de l’optimisme face à cette ambiance morose mondiale. « Il fallait susciter une lueur d’espoir », fait-t-elle remarquer, avant de signaler que le combat de l’autosuffisance constitue également une opportunité pour les africains qui doivent développer des projets des zones économiques régionales. Il s’agit, pour Mushiya, d’apporter une solution panafricaine aux problèmes de l’Afrique. « C’était le moment de créer des industries sanitaires et pharmaceutiques panafricaines », souligne-t-elle avant d’ajouter que l’occasion était donnée pour ressortir les richesses du continent africain sur sa pharmacopée, sur sa jeunesse, pouvant créer des alternatives intéressantes au Covid. La solution d’Artemisia qui n’a pas été malheureusement poussé vers les instances africaines.
Par ailleurs, Mushiya Kabeya parle des défis auxquels font face les entrepreneurs agricoles et condamne la passivité des pouvoirs publics dans leurs attributions. Aussi, rassure-t-elle, qu’il existe des solutions comme le PadPme, le Fonds des garantis, le fond minier qui appuient les entrepreneurs. C’est ici qu’elle parle du soutien de la banque mondiale, avec le concours COPA, qui a mis à la disposition de l’écosystème entrepreneurial une somme de 100 millions de dollars américains pour développer l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.
Esperance TSHIBUABUA