Communicant et auteur congolais, Elvis Ntambua Mampuele a commencé ses études universitaires à l’université catholique du Congo, à la faculté de communication sociale, puis désireux de devenir rédacteur, il s’est orienté vers la littérature moderne à l’université Savoie Mont Blanc à Chambéry, avant de revenir tel un boomerang à la communication à l’université Lumière Lyon 2 en France. Après une première année où l’auteur a surfé dans la sociologie, l’anthropologie et les arts du spectacle ; Elvis Ntambua suit un parcours en information communication et possède un diplôme en matière dans option organisation, institution et numérique.
Chroniqueur, rédacteur des articles pour des magazines, c’est avec ce parcours qu’il va se lancer dans la rédaction de son premier livre, Makila, un roman perdu entre la fiction et la réalité de ce qui se passe en République Démocratique du Congo, son pays, depuis deux décennies.
Comme le titre le dit, Makila (ndlr : le sang), est un livre peint en rouge. Un récit qui quantifie les pertes de vies humaines, qui raconte la réalité du quotidien des congolais, c’est un livre témoin de l’histoire partant du régime du président Mobutu jusqu’à la prise de pouvoir de L.D. Kabila en passant par les atrocités qui ont eu lieu au Rwanda. Mais tout au long de ce roman, on suit surtout Tshituala, le protagoniste qui nous raconte ce qu’il voit, ce qu’il vit, tout ce qui se passe autour de lui.
Écrit et édité par son auteur, Makila a fait une tournée des grands événements entre autres : le livre a été présent au premier salon du livre africain de Paris en septembre 2021, pour la promotion de la rumba afin qu’elle soit ajoutée au patrimoine immatériel de l’Unesco ; au week-end de la francophonie organisé par la mairie de Yèbles, Seine-et-Marne, le 22 mars 2022. Le livre est présenté à la 5è édition de Congo na Paris en avril 2022 et au deuxième salon du livre et des métiers d’art de Nevers.
Pour Elvis Ntambua, la passion de l’écriture lui est venue tardivement. L’âme de l’auteur se réveille en lui en 2016 quand il découvre les archives de son père, des vieux bouts de papiers sur lesquels il écrivait des poèmes sur les lieux où il a résidé : Uvira, Kivu, Kisangani, etc. Ce jour-là, le jeune auteur a eu l’impression de découvrir une partie de son père qu’il n’avait jamais connu. Se sentant concerné par ces écrits, il se lance dans l’aventure de l’écriture sans savoir en ce moment précis les principaux débouchés. Un autre bout de passion lui est venu de P. E. Lumumba avec son discours du 30 juin 1960. Après avoir lu et su comment ce discours a été rédigé, Elvis reçut ce qu’il qualifie « d’une claque ».
Dans ses écrits, l’auteur engagé cherche à reproduire fidèlement ce que sa communauté vit. Danses, coutumes, traditions. Il écrit sur ce qui constitue l’identité collective des congolais afin qu’en lisant, les lecteurs se fassent une idée majeure des rites de vie, de toute la culture qui fait le grand Congo.
Par ailleurs, Elvis Ntambua estime que 62 ans après l’indépendance, son pays n’est toujours pas indépendant. Un paradoxe qui dure plus d’un demi-siècle selon lui. Il explique que la RDC a tous les potentiels pour construire un pays plus beau qu’avant mais elle doit d’abord trouver la paix et la tranquillité.
Toutefois, l’auteur note que le domaine littéraire congolais a connu beaucoup d’évolution. L’auteur de Makila pense que le secteur littéraire est en pleine croissance. La multiplication des maisons d’éditions et autres activités autour du livre rendent le secteur libéral et accessible à tous.
Henock KUMBALI