Joelle NYOTA : Préoccupée par l’accompagnement des entrepreneures congolaises

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Évoluant dans le secteur pharmaceutique et agroalimentaire, Joelle Nyota N.N est une entrepreneure qui marque son temps. Administratreure à la Fédération des Entreprise du Congo, Coordonnatrice de l’incubateur Pull UP Business Woman, initié par la Commission Nationale Femmes Entrepreneures de la FEC (CNFE/FEC), dont elle est une des vice-présidentes. Joelle Nyota N.N est aussi formatrice certifiée en entrepreneuriat féminin du programme ACCES, et coach en création et développement d’entreprise. C’est elle qui a initié le Salon de la Jeune Femme Entrepreneure.

L’invitée du magazine d’Ici et Ailleurs est diplômée en sciences économiques de l’université catholique de Louvain. Elle a bâti sa carrière successivement dans les sociétés suivantes : Nestlé, la Bralima et SOGEMIL, l’entreprise familiale spécialisée dans la production de l’eau Ma Vie.

Elle crée sa première entreprise, Vitapharma un groupe d’officines pharmaceutiques qui existe depuis 2009. Dix ans plus tard soucieuse de palper d’avantage les réalités des porteurs de projet qu’elle encadre, elle lance « PEPITES » (pépinières et piscicultures en étangs de sources). Un projet qui, selon elle portera ses fruits dans le moyen terme grâce au financement qu’elle va obtenir cette année suite au concours de plan d’affaires (COPA-PME) organisé par le Projet d’Appui au Développement des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (PADMPME) auquel elle a été retenue lauréate parmi les 73 entreprises dirigées par les femmes sur un total de 163 lauréats de la ville de Kinshasa.

Quid de l’accompagnement ?

« Les attentes des femmes entrepreneures en termes d’accompagnement de leurs entreprises sont globalement identiques à tous les entrepreneurs de la RDC », indique Joelle Nyota N.N. qui souligne la nécessité du renforcement des capacités à travers des formations, du réaménagement du cadre fiscal pour les PME, des mesures incitatives à la création des TPE-PME, à la formalisation des activités productrices ainsi qu’à des mesures de grâce pour les faibles catégories. Elle note également l’aspiration à un climat des affaires favorisant la culture entrepreneuriale, des débouchés et accès aux financements adéquats et à coûts réalistes.

Par contre Joëlle Nyota N.N. souligne que l’incubateur Pull Up BW qu’elle coordonne se démarque particulièrement par son approche axé sur le genre. En effet, conscientes de la problématique des préjugés culturels s’érigeant en contrainte spécifiques liées au genre, pour ce qui est de la condition féminine, elle cite la pression familiale, les exigences maritales, les contraintes de disponibilité et de déplacement ; les formatrices de la CNFE intègrent ces spécificités dans la formation. « Les femmes apprennent à utiliser ces barrières comme des échelles, par conséquent sortent de nos formations avec davantage de confiance en soi »

INCUBATEUR Pull Up BW

L’incubateur de la CNFE/FEC a été lancé en 2018. Mais il faut signaler qu’il est l’aboutissement d’une tradition de formation au sein de la commission de plus de sept années. Tel que l’indique son nom, Pull Up BW a pour mission de relever les activités professionnelles des femmes.

Pull Up est initié et géré exclusivement par des femmes, les modules de formations sont conceptualisés et dispensés essentiellement par des femmes. Autant d’éléments permettant aux formatrices de rester attentives aux contraintes pré-citées.

À l’origine l’incubateur était conçu uniquement pour l’accompagnement des jeunes de maximum 35 ans. La demande soutenue des femmes matures a conduit la CNFE à prendre en compte la catégorie d’âge des plus de 35 ans.

Actuellement, une trentaine des femmes entrent et sortent de l’incubateur qui compte six managers et 25 coaches. Il recoure à la cellule de formation de la CNFE qui compte près de 150 formatrices, toutes entrepreneures. Ces dernières ont accepté de donner de leur temps pour une vision commune, celle de l’autonomisation intellectuelle et économique de la femme.

Une autre particularité de l’incubateur se trouve dans le fait de rechercher des bailleurs de fond pour financer les catégories de bénéficiaires n’ayant pas la capacité de s’offrir la formation.

 Joëlle Nyota N.N lance un appel aux femmes qui désirent suivre les formations que dispense l’incubateur Pull Up Business Women de s’y rendre promptement. La capacité d’accueil étant limitée, une sélection s’impose à travers un « bootcamp » pour les Jeunes femmes et pour les femmes matures à travers une évaluation des acquis de la formation Acces, laquelle est une formation large public. En outre, l’incubateur accompagne également des demandes individuelles.

Enfin la coordonnatrice de Pull Up BW éprouve une réelle satisfaction dans l’accompagnement des femmes entrepreneures, en effet tout au long de son parcours professionnel, elle a rencontré plusieurs personnes ressources dont l’intervention fut capitale dans la pérennité de ses activités. Pour elle, accompagner les femmes à réaliser leurs rêves d’entreprise est un moyen de renvoyer l’ascenseur.

Henock KUMBALI

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