Laurianne Mutevo : Quand les déchets en plastique prennent de la valeur

Icietailleursmag_usa
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Épouse et mère de quatre enfants, Laurianne Mutevo est licenciée en administration des affaires des sciences économiques de l’Université Protestante au Congo depuis 2011. Entrepreneure, elle évolue dans le recyclage des déchets plastiques qu’elle transforme en objets d’art. Se confiant au Magazine Ici et Ailleurs, Lauriane dévoile ses projets et ambitions.

Observant les rues de la ville de Kinshasa, Lauriane est choquée de voir des déchets plastiques qui créent l’insalubrité. Elle est préoccupée par cet environnement qu’elle voit être détruit. Le problème reste sérieux et affecte la flore, la faune et la population. Voyant cet impact, elle s’interroge sur ce qu’elle peut faire et pense aussitôt au recyclage de ces déchets. Mais, pour quelles fins ?

Lauriane veut sortir de l’ordinaire. « Dans le laid, il y a le beau », cite-t-elle ce dicton, soutenant qu’il est possible de valoriser les choses moins importantes. « Dans tout ce qui est crasse, on peut trouver quelque chose de beau ». Avec beaucoup d’apprentissage, d’erreurs et de tâtonnement, Laurianne a su produire des pots des fleurs issus de la transformation des déchets plastiques. Une idée qu’elle a trouvée génial et s’est réjoui du fait qu’elle avait trouvé une solution à ce grand fléau de recyclage de la gestion des déchets plastiques.

Pour Lauriane, l’artisanat c’est quelque chose qui quitte l’ordinaire. Elle déplore l’état des routes qui sont pour la plupart impraticables à cause de la mauvaise gestion des déchets qui sont jetés n’importe comment. Étant donné que les plastiques ont une très longue durée de vie, il est important que des solutions soient trouvées. « C’est vraiment très dangereux et si on ne trouve pas de solutions, la population, le pays entier va subir ».

Les usines en plastiques sont ses potentiels partenaires. Les ratés des emballages en plastiques l’intéressent. Elle pense que la question de la gestion des déchets ne peut pas être négligée. D’où l’organisation des structures appropriées s’impose. Comme clients de ses produits, Lauriane vent ses œuvres à la population en général, particulièrement aux passionnés de la décoration des pots des fleurs, des vases, des restaurants, et des hôtels. Entrepreneure, elle est également dans la fabrication des pavés qu’elle vend aux entreprises de construction et même aux particuliers.

Selon elle, l’entrepreneuriat féminin en RDC commence de plus en plus à prendre sa place. « Avant, c’était compliqué mais au fil du temps il y a plusieurs structures qui encouragent la femme, à se lancer dans l’entrepreneuriat qui commence à prendre une place de choix », dit-elle, estimant à 50% la proportion en pourcentage de la place qu’occupe l’entreprenariat féminin en RDC. « Ce qui est sûr, le pourcentage a beaucoup augmenté », rassure-t-elle.

L’art est utile pour la société. C’est l’œuvre des mains, c’est de l’imagination d’une personne. L’art fait ressortir la beauté de l’expression d’une idée. L’art est vraiment très important pour la société. Dans ce qu’elle fait avec la transformation des déchets, Laurianne a eu à faire aussi des lampadaires avec des touches artistiques. Cependant, l’activité n’est pas vraiment valorisée en RDC, contrairement à ce qui se passe ailleurs. Lauriane travaille avec une équipe qui n’est constituée que des artistes qui l’aident à mettre des touches artistiques.

Elle soutient l’idée de faire une exposition de ses œuvres afin de les valoriser davantage. Car, poursuit-elle, le recyclage des déchets est un secteur très peu développé en RDC. « Kinshasa est vaste. Avec de milliers de tonnes des déchets qui sont produits au quotidien, ça serait une bonne chose d’encourager plusieurs structures à se lancer dans le recyclage d’autant plus que c’est un secteur qui est rentable », indique-t-elle, précisant que cela contribuerait également à l’assainissement.

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