Maman Élisée : Le quotidien d’une vendeuse des fruits

Icietailleursmag_usa
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Avec le peu qu’elle gagne, cette entrepreneure évoluant dans l’ombre se bat pour son quotidien ainsi que celui de sa famille. Prête à tout pour offrir un meilleur avenir à ses enfants, tous les jours elle se sacrifie sous un chaud soleil, devant son petit commerce de fruits.

Vendeuse de fruits depuis 2005 à l’ex-concession Utexafrica, Maman Élisée est mère de trois filles dont l’une est licenciée, l’autre en deuxième graduat et la dernière est en 6ème Humanité. N’ayant pas que pour responsabilité la scolarisation de ses enfants, Maman Élisée prend également soin de sa famille élargie et scolarise certains de ses neveux et nièces. Une charge énorme qui ne correspond pas du tout aux revenues de sa petite activité. Habituée à la vente de fruits depuis plus d’une quinzaine d’années, la petite table de maman Élisée est composée d’avocats, oranges, mangues, bananes, safu, mandarines, dattes etc. Sa stratégie de commerce est celle de privilégier chaque fruit selon sa saison. La marchandise étant souvent de faible quantité par rapport au nombre d’acheteurs, maman Élisée est obligée de se lever à 4h00 si elle veut être parmi les premières à se procurer des fruits de bonne qualité. Et encore, elle doit faire face à différents facteurs : difficulté de transport, embouteillages et insécurité qui parfois lui mettent les bâtons dans les roues. « Le seul moyen de survivre à ce commerce est le réseautage » dévoile l’entrepreneure. Pour mettre à temps la main sur la marchandise, cette dame comme d’autres de son entourage commercial sont obligées de se familiariser avec les marchands grossistes, prendre de contact et créer des réseaux, sans quoi il est impossible de s’approvisionner.

La nature périssable des fruits est le talon d’Achille du commerce de cette maman. Elle qui dépend de cette activité pour prendre soin de sa famille, se retrouve parfois sans bénéfice à cause du fait que certains fruits ont moisi. De ce fait, elle doit avoir une abondante clientèle afin d’épuiser à temps sa marchandise, chose qui n’est toujours pas évidente. « Ce commerce est fait de hauts et de bas, mais je tiens seulement le coup car c’est ma seule source de revenu », dit maman Élisée.

Dotée d’un esprit d’organisation et d’épargne, cette vendeuse de fruits détient un mode économique informel mais efficace pour sa survie financière. Elle se joint à d’autres femmes pour faire une ristourne. Une sorte de cotisation qui permet à chaque partie prenante de se retrouver financièrement. Pour sa part, maman Élisée utilise cet argent pour scolariser ses enfants, s’occuper des problèmes familiaux et renforcer son commerce. Les besoins de sa famille se gèrent au quotidien.

Malgré les multiples efforts émis par cette femme battante pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, cela n’est toujours pas suffisant. Elle se sacrifie tous les jours pour le bien-être des siens au détriment même de ses besoins. Elle met de côté ses propres désirs comme s’offrir de beaux habits, de belles chaussures, une nouvelle coupe de cheveux etc… en vue de voir ses enfants étudier et avoir une vie meilleure. Fervente croyante, elle garde toujours l’espoir et se dit qu’un jour, son nom sera cité parmi les grande dames de la République Démocratique du Congo.

Espérance DIANA

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