Marie-Josée IFOKU : un engagement social au-delà de la politique

Icietailleursmag_usa
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Congolaise (RDC), épouse, mère et grand-mère, Marie-Josée IFOKU est une femme fière de son identité africaine et dévouée au service de la cause de libération des peuples africains. Fondatrice de la doctrine politique la rupture du système de prédation par la Kombolisation pour la Renaissance de la RDC, elle est convaincue que la renaissance du Congo passe par la fin du système de prédation et par la prise en main du destin congolais, par des dignes fils et filles du Congo.

Un parcours élogieux

Après un parcours au sommet dans le privé, elle entre en politique avec comme point culminant Gouverneure de la Province de la Tshuapa et devient un peu plus tard, présidente du parti Alliance des élites pour un Nouveau Congo (AENC), ce qui la préparât à la candidature à la Présidence de la République en 2018. Elle développe un concept révolutionnaire et authentique ; celui de La kombolisation, tiré de « kombo », balai en lingala, une idéologie qui consiste en une activité de nettoyage, d’abord, intérieur de soi, ensuite de sa communauté, puis du pays, voire de l’Afrique, dans l’unité ; symbolisée par le balai, fort et solide par l’assemblage de plusieurs nervures.

L’objectif étant de redonner aux peuples leur liberté, leur dignité et leur place réelles dans le concert des nations. Parallèlement à cette marche, elle conduit un ministère évangélique qui prône la nouvelle naissance. Selon Marie-Josée IFOKU, la raison principale de ce mouvement est de réaliser l’Unité avec les femmes et les hommes du monde. « Nous devons montrer à la face du monde et l’entrainer dans notre cause pour la paix et la dignité de la femme, en demeurant résolument unis comme ce balai que je tiens. Nous nous engageons avec force et détermination à mettre fin à la violence faite aux femmes comme arme de guerre », souligne-t-elle.

Avant son entrée en politique, elle a travaillé dans des multinationales et a dirigé une entreprise privée. Parallèlement, elle a animé l’ONG Bomoko pour le développement des communautés. Aujourd’hui, elle est à la base avec d’autres femmes du mouvement EKOKI, INATOSHA qui défend la cause des femmes maltraitées dans l’Est de la RDC sous le silence assourdissant de la communauté tant nationale qu’internationale depuis 25 ans. « Une jeune fille née il y’a 25 ans n’a connu que cette horreur ; et si ça se trouve, dans certains cas, elle est née de cette horreur », fait-elle remarquer.

Sa plus grande satisfaction, c’est de vivre à chaque pas la grâce de Dieu dans son parcours. Elle vit constamment la ferme assurance de sa foi et sa démonstration.

Les jeunes entrepreneurs

Pour booster l’entrepreneuriat des jeunes en RDC, Marie-Josée Ifoku pense qu’il est important de mettre en place des structures d’éducation, de formation et d’apprentissage qui tiennent aussi compte des richesses et des ressources naturelles incitant et favorisant l’initiative entrepreneuriale, mais aussi l’accès aux financements et aux crédits. Elle estime également qu’il faut créer par la Kombolisation une mentalité d’entrepreneurs sains dans l’esprit des jeunes, et cela dans tous les secteurs de la vie économique et sociale. S’agissant du soutien des jeunes dans l’entrepreneuriat, elle lance un message à l’endroit des autorités congolaises, leur demandant de libérer les esprits, laisser les ambitions s’exprimer, faciliter l’accès aux financements par des structures étatiques ou privées. Le tout, dit-elle, dans un cadre juridique à la fois incitatif, protecteur et accompagné d’une formation de qualité.

Parlant des secteurs d’activité, Marie-Josée pense que les jeunes doivent s’orienter vers tous les secteurs en fonction de leurs ambitions, leurs capacités, ainsi que des opportunités que leur offre la vie économique globale.

Le leadership féminin

Pour un futur égalitaire, elle voudrait plutôt parler du présent. Les réalités vécues en RDC, selon elle, ne permettent pas à ce stade de se projeter dans le futur auquel on fait allusion. En effet, le quotidien d’une femme congolaise voire africaine est loin, très loin du combat pour l’égalité. « Comment voulez-vous qu’elle s’implique dans cette lutte qui du reste est noble alors qu’elle est encore dans la lutte pour sa survie ? », s’interroge-t-elle.

Par ailleurs, elle aimerait que les prochaines générations sachent « qu’il faut oser, revendiquer, parler, s’indigner, dénoncer et se lever, surtout ne pas se laisser intimider par les évènements qui ne vous conviennent pas. Que les futures générations retiennent que mon combat pour la rupture du système de prédation et pour la renaissance de la République Démocratique du Congo a été mené par ma foi ».

Espérance TSHIBUABUA

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