Séraphine Ruhimbasa : Une passionnée de la couture

Icietailleursmag_usa
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Femme battante et travailleuse, Séraphine Ruhimbasa, est propriétaire de l’atelier de couture nommé « Sera Perfection » qui confectionne depuis 40 ans des vêtements pour les femmes congolaises de toutes les morphologies. Avec ses créations captivantes portées en République Démocratique du Congo et à travers le monde, elle est fière d’avoir habillé le Dr. Jill Biden, l’ex Première Dame congolaise, madame Olive Lembe Kabila, et tant d’autres grandes dames. Née d’une mère couturière, elle a grandi dans un environnement dominé par la couture. Avec une mère et une tante couturières, elle tombe amoureuse de la couture et décide de faire de cette passion un véritable métier.

Veuve du feu docteur Mashagiro, Séraphine Ruhimbasa est mère de 3 enfants dont une fille qui suit indubitablement ses empreintes et grand-mère de 2 petits-enfants. Elle fut enseignante pendant 32 ans à l’Institut Supérieur des Arts et des Métiers, ISAM en sigle et Secrétaire Général académique durant 8 ans dans le même Institut.

Ayant la couture dans ses gênes, Séraphine Ruhibmbasa déclare que la couture a toujours fait partie de sa vie. Alors qu’elle poursuivait ses études secondaires, elle réalise ses habilités en dessin après avoir réalisé un devoir de classe. Appréciant elle-même ce qu’elle faisait comme dessin, elle décide de se lancer sur cette voie. Elle postule pour une bourse de stylisme et de modélisme en Belgique, mais malheureusement cette bourse fut accordée à une autre personne. La modéliste ne se laisse pas abattre par cette situation. En femme battante, cette situation bien au contraire lui a permis de propulser sa carrière et surtout de chercher la perfection peu importe la situation.

En 1979, alors qu’elle finit ses études, elle s’envole pour la Belgique afin de faire sa spécialisation. C’est en 1980, qu’elle se lance informellement dans la couture. «  Après mes études, j’ai commencé à coudre à la maison. » raconte-t-elle. Sa carrière proprement dite commence en 1994, elle ouvre un atelier avec son amie et quelque temps après, son amie décide d’arrêter la collaboration et Séraphine Ruhimbasa continue seule son chemin.

Séraphine Ruhimbasa dit avoir réussi dans sa carrière, «  avec mes 40 ans de métier et mes 67 ans d’âge aujourd’hui, je continue à travailler et à transmettre mes connaissances à la jeune génération. Car un succès sans successeur est une forme d’échec. A ces jeunes, je leur démontre l’importance du travail et je les amène à s’affirmer dans le métier. » Elle renchérit en disant qu’elle a cousu pour plusieurs personnalités congolaises et étrangères, notamment le docteur Jill Biden, aujourd’hui première dame des États-Unis.

Avec ses créations attrayantes et époustouflantes, Séraphine Ruhimbasa puise son inspiration dans les choses qui l’environnent, dans les designs de pagne en voyant le motif d’un pagne, elle se fait déjà une image de la tenue, dans les photos de magazines qu’elle apporte sa touche personnelle. Mais aussi, ce qui peut paraitre bizarre pour certains, il lui arrive de voir en rêve ces modèles.

S’agissant de l’entrepreneuriat féminin, Séraphine Ruhimbasa pense que la femme congolaise a intégré l’esprit entrepreneurial dans son quotidien. La femme congolaise a pris conscience de ce qu’elle valait. Aujourd’hui la femme a montré qu’elle peut faire beaucoup et mieux qu’un homme. Et, c’est encourageant.

Malgré les difficultés en termes de viabilité et de visibilité, Séraphine Ruhimbasa a pu imposer sa marque. Pour elle, il existe 3 facteurs importants pour réussir dans sa carrière, il suffit d’être bien formé et aimer son travail, mettre du sérieux et de l’organisation.

Être une femme est une chance, car la femme est le jardin de la vie. A la femme en général et congolaise en particulier, lève-toi et ne baisse pas les bras. Persévère dans tes ambitions afin d’impacter ton environnement et contribuer à son développement.

Comme perspectives d’avenir, Séraphine Ruhimbasa souhaite léguer à la jeunesse en générale et surtout aux passionnés de la couture ses connaissances. Mais aussi, elle espère ouvrir un grand atelier d’apprentissage avec un personnel congolais.

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