Depuis juin 2020, Lydie OMANGA DIHANDJU est Vice-Présidente de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Née à Kinshasa, elle est titulaire d’un master en Management et d’une maîtrise en Droit public de l’Université de Paris[1]Panthéon Assas (Paris II). Elle a également un diplôme en Communication et Information de l’Institut Français de Presse (IFP).
Journaliste de formation, Lydie Omanga a touché presqu’à tous les médias : presse écrite, audiovisuelle et le numérique. Elle exerce tour à tour les fonctions suivantes : journaliste-pigiste, rédactrice chef de service, puis rédactrice en Chef. Plus tard, elle crée Cœurdafriquemadame.com , un magazine en ligne.
Expériences acquises au fil du temps, Lydie ouvre sa boite de communication. Comme le souhaitait son père, elle sera aux côtés de Vital Kamerhe, alors président de l’Assemblée nationale, comme chargée de communication. C’est ici qu’elle fait ses premiers pas dans la politique.
La foi est sa source de motivation. « Se lever chaque matin et agir, n’est pas évident. En mettant sa foi en action au quotidien, on trouve en Dieu les ressources nécessaires », dit-elle, aimant bien répéter ce qui suit : « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». Cela lui permet d’avoir un esprit ouvert. Chaque jour, Lydie fait une mise à jour de ses connaissances grâce à la lecture. Trois facteurs qu’elle estime important pour la réussite dans le milieu professionnel : anticipation, rigueur et travail.
La femme dans l’ARPTC
Le rôle de la femme au sein l’ARPTC est le même que pour l’homme. Lydie soutien le renforcement des capacités des femmes. Lequel constitue un moyen d’accès aux connaissances lui permettant de faire preuve des compétences.
Selon Lydie, les femmes ont une représentativité de 28%, soit 52 femmes sur les 187 agents que l’ARPTC engage. Pour elle, la promotion des femmes aux instances de prise de décision s’avère indispensable. En faisant ainsi, rassure-t-elle, l’ARPTC rejoint la vision du Chef de l’État sur la représentativité des femmes.
Problématique du RAM
Lydie Omanga souligne que la mise en place du registre des appareils mobiles (RAM) permet de contribuer, entre autres, à la réduction de la fracture et à l’inclusion numérique. Elle réfléchit sur une stratégie de communication pouvant aider à faire passer le message à la population. Il est vrai que l’ARPTC est restée longtemps sans une communication à l’interne, indique Lydie.
Omanga qui rassure que, depuis l’arrivée de nouveau collège, un service de communication est mis en place. Elle promet qu’un travail sera fait au niveau interne quant à la communication autour du RAM pour trouver un message qui soit adapté au public. Plusieurs consommateurs contestent le RAM. A ce sujet, la DGA de l’ARPTC ne pense pas à la suppression comme certains le suggèrent, car la taxe sur le RAM est d’une importance capitale. Et c’est autour de ça, appui-t-elle, que devra tourner l’objet de la campagne de sensibilisation.
Au début de sa carrière, Lydie Omanga avoue avoir été bien entouré. Des conseils lui prodigués lui ont permis d’avoir un esprit ouvert. Sa flexibilité et sa constance ont fait d’elle une personne crédible.
Elle est convaincue que la femme n’occupe pas encore sa place dans le monde professionnel. Donnant sa position sur la représentativité de la femme aux instances de prise des décisions, la DGA de l’ARPTC, est d’avis que la femme joue un rôle moteur lorsqu’elle exerce une fonction de responsabilité.
La femme est un leader qui collabore, mais qui n’impose pas. En tant que leader, poursuit-elle, la femme doit se former et avoir l’instruction. « Chaque femme doit avoir comme base l’éducation. La société doit privilégier l’éducation de la jeune fille !», a-t- elle martelé.
Leadership, entrepreneuriat
Lydie fait savoir que le leadership de la femme se manifeste sous plusieurs formes. La femme exerce son leadership dans son foyer quand elle le gère, quand elle s’impose dans l’éducation de ses enfants et fait le choix d’habitation. Bref, au quotidien la femme exerce son leadership qui se manifeste également au niveau de son travail. Comme chez les hommes, dit-elle, toutes les femmes ne sont pas des leaders.
Pour Lydie, l’entrepreneuriat féminin est signe d’émancipation de la femme. Cela est visible à tous les niveaux. Dans chaque activité qu’elle mène, la femme pose des actions qui la poussent à réfléchir sur son développement. « L’entrepreneuriat est donc un processus de création, de transformation qui enrichit ».
Deux personnalités l’inspirent. Elle cite Clara Zetkin à qui elle rend hommage. Cette femme militante féministe allemande a eu l’idée d’une journée internationale dédiée aux femmes en 1910. À côté d’elle, Lydie parle de Claudette Colvin, une Afro-Américaine qui, le 2 mars 1955, 9 mois avant Rosa Parks, a refusé de céder sa place dans un autobus à une passagère blanche.
C’est depuis 2016 qu’elle suit la série The Crown. Elle admire le sens du devoir et de l’engagement que décrit cette série. « C’est parfois extrême, jusqu’au point que la vie des personnes ne compte pas ou n’existe que pour une chose, servir la couronne. Cela montre que l’institution est plus forte que les hommes », a-t-elle conclu.
Esperance TSHIBUABUA